L’interprétariat dans le secteur social présent un rôle paradoxale. D’une part, l’interprète doit « rester discret » car son objectif principal est d’être un « simple vecteur d’information, sans véritable production intellectuelle ». Cependant, « sans son intervention, il serait impossible de garantir une procédure réellement équitable ». Cette description succincte de la fonction de l’interprète souligne non seulement ses spécificités, mais aussi complexité : rester invisible tout en remplissant un rôle éthique majeur, à savoir servir la justice, tant sur le plan légal qu’éthique.
L’impartialité et la neutralité, principes bien distincts
Les principes d’impartialité et de neutralité, fondamentaux pour l’interprète, sont bien connus dans la profession. En français et en Europe, la fonction de l’interprète est clairement séparée de celle de médiateur ou de porte-parole. L’interprète est avant tout un expert linguistique et un expert en communication, même s’il est souvent amené à jouer, de manière indirecte, un rôle de médiateur culturel. Bien que souvent perçus comme synonymes, les principes d’impartialité et de neutralité sont en réalité distincts. L’impartialité implique une position détachée et objective, exigeant une prise de distance par rapport à ses propres opinions et engagements personnels. Dans son code éthique, l’impartialité est définie comme une forme d’indépendance ; selon la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) : « L’interprète doit procéder en faisant abstraction de toute opinion subjective, de ses goûts, de ses relations avec les tiers […] ne cédant à aucune pression ».
Selon le code de la déontologie de l’interprète en milieu social, l’interprète doit s’abstenir de tout engagement personnel qui pourrait influencer l’issue du dossier qu’il interprète. Son rôle n’est pas de faire en sorte que le requérant obtienne un statut particulier, mais de garantir une évaluation équitable et impartiale à sa demande. Concernant le rôle éthique de l’interprète, la neutralité est différente de l’impartialité. Elle demande à l’interprète de rester émotionnellement détaché, sans favoriser un interlocuteur à un autre. L’interprète doit se situer à égale distance de tous les participants à la situation, qu’ils soient professionnels ou usagers.
En résumé, tandis que l’impartialité exige de l’interprète qu’il ne défende aucune position subjective, lors de son intervention, la neutralité lui impose de maintenir une distance vis-à-vis des événements et des opinions exprimées pendant l’entretien. L’interprète doit trouver un équilibre délicat entre une neutralité déontologique et l’efficacité de son intervention. Il ne peut se contenter de respecter les règles déontologiques ; il doit également faire preuve de jugement éthique en tenant compte de l’ensemble du contexte. Les principes déontologiques de neutralité et d’impartialité sont essentiels, mais ils ne suffisent pas à garantir une intervention juste et efficace.
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